Au commencement, il n’y avait qu’une seule entité : l’Être, il régnait seul sur le néant. Un jour, fatigué de n’avoir rien d’autre à faire que de contempler le vide, il se fit exploser afin de se diviser. Son énergie se divisa en douze masses.
Les deux masses les plus imposantes prirent forme. Elles s’avisèrent, s’observèrent et décidèrent d’utiliser leur énergie pour combler cet univers vide. Valry fit naître le soleil dans sa paume et ce dernier grossit jusqu’à illuminer l’univers entier et entreprit d’être la fondatrice de la lumière. Bien au contraire, Volru décida que chaque parcelle où la lumière n’était pas, serait son domaine. Au début, celui-ci se limitait à l’ombre de Valry et il se trouvait bien à l’étroit et lorsqu’il lâcha un râle mécontent, même jaloux, quatre masses parmi les dix restantes prirent forme à leur tour afin de jouer leur rôle dans la création du monde.

Elles étaient plus petites que les deux fondateurs. La première était Runan, elle utilisa son pouvoir pour former une immense sphère de roche ronde et en devint elle-même. Elle laissa à ses trois sœurs le soin de façonner cette chose ronde qu’il venait de créer. Prise d’envies destructrices, la plus jeune sœur du nom de Chandra frappa cette sphère. Elle le fit avec le feu qui vivait en elle et fractura le monde à plusieurs endroits, crevasses, trous béants, ses flammes façonnèrent le monde et topologie. Le problème était que ses flamboiements ne persistaient pas, alors elle remplit plusieurs montagnes de flammes et logea dans le sol une quantité infinie de chaleur, qui brûla la roche pour former du magma qui offrit à la terre différentes variables de températures. La seconde sœur du nom de Pytia, effarée par le désastre de sa sœur, exprima sa tristesse avec tant de passion que de l’eau tomba de ses yeux et une pluie diluvienne noya une partie du monde. Ainsi naquirent les océans, lacs, les réserves souterraines, les rivières et les fleuves. La dernière instaura les vents, Svali fit bouger les eaux pour que les flammes de sa sœur qui dormaient sous la terre ne s’éteignent jamais.

Le monde prenait forme et ce sont trois nouveaux dieux qui eurent pour mission de peupler le monde et lui offrir les outils nécessaires à sa survie. Le premier fut Branas, il recouvrit le monde de vastes plaines, de belles forêts, et s'occupa même de la flore aquatique en tenant compte de chaque zone climatique. Afin que la végétation ne prolifère pas trop, Ganerr implanta de multiples espèces animales, certaines mangeaient les plantes créées par son fère alors que d’autres mangeaient uniquement la chair des animaux. Henok fut le dernier à intervenir et il remplit les montagnes, les grottes et ce qu’il y avait sous la terre de différents métaux qui rendirent la terre plus dure que jamais et plus apte à vieillir sans s’effriter. Le monde était enfin prêt, Volru avait une quantité d’ombre tout aussi infinie que la lumière de Valry pour son domaine.

Le monde avait un parfait équilibre, mais il était bien ennuyant. Tarphambia trouva la solution lors de sa naissance. Elle donna à chaque espèce animale et végétale ses particularités, ses forces et faiblesses ainsi que leur durée de vie. Griffes meurtrières, poison insidieux, discrétion parfaite, prolifération, grande taille etc... Le catalogue des atouts et des faiblesses est infini. Rapidement on se rendit compte que les espèces mouraient beaucoup trop vite, contrairement à ce que Tarphambia avait décidé. La cause était la lumière omniprésente de Valry, elle inondait tellement le monde que même en fermant les yeux les animaux étaient baignés de lumière et les plantes grillaient. Pour résoudre ce problème, Volru créa alors un voile au soleil qui perdurait un certain temps avant de s’effacer pour revenir plus tard. De ce cycle, furent engendrés les jours, les saisons, les années et Volru régnait à temps égal avec Valry sur la terre. Depuis la création de ce voile, nommé Lune, les espèces vivantes suivent parfaitement leur vie comme Tarphambia l’a programmé.

Mais il manquait une touche d’aléatoire, ce qui empêchait les dieux de pouvoir absolument tout prévoir. À l’image de Valry et Volru, la Déesse Tarphambia façonna l’espèce des humains, ils n’étaient doués que d’intelligence et bien vite ils se révélèrent plein de surprises et les dieux furent ravis d’observer leur développement. Lorsqu’ils fondèrent les premières cités, les premiers écrits, les premières innovations, les deux dernières divinités firent leur apparition, Betham devint le protecteur des sciences et du progrès, favorisant les hommes dans leurs découvertes. Bethsi, quant à elle, développa la culture chez les hommes - peinture, chant, poésie, sculpture ou encore théâtre et littérature. Avec ces bases, les hommes purent élancer leur civilisation et les dieux se prirent d’affection pour eux, allant parfois jusqu’à s’unir à eux afin de donner vie à des humains aux capacités qui dépassaient l’imaginaire. Les demi-dieux se firent néanmoins discrets pour ne pas perturber la paix de leur cité.

Le panthéon règne en harmonie et sait qu'il doit agir ensemble afin de contenir les hommes. Bien qu'il existe officiellement une multitude de régions, mais chacune d'entre-elle se pense unique et seule, les douze divinités décidèrent de créer une entité qui représenterait leurs ambitions et objectifs sur terre : les Hérauts. Ce sont des créatures vivantes qui ne ressemblent pas forcément aux dieux ou aux hommes, qui ne sont pas nécessairement bipèdes, mais leurs pouvoirs sont bien au delà des demi-dieux, un intermédiaire avec le panthéon. On ne connait pas ou peu leurs pouvoirs et capacités. C'est un pan de la cosmologie qu'il reste à découvrir.